Hugo Mouquet

“La mémoire humorale” (composée d’anticorps spécifiques de haute affinité) intervient dans l’immunité à long terme contre les agents infectieux. Par exemple, les anticorps dérivés des cellules B mémoires assurent une protection contre les réinfections. Malgré une multitude d’informations sérologiques et d’efforts importants pour obtenir des anticorps neutralisants représentatifs, les études systématiques à un niveau moléculaire de la réponse lymphocytaire B / anticorps contre les pathogènes qui affectent l’homme sont rares. La dissection de la réponse lymphocytaire B contre certains agents infectieux au niveau moléculaire en utilisant des technologies modernes pour produire des anticorps monoclonaux spécifiques d’antigène a permit des découvertes primordiales sur l’immunité adaptative médiée par les cellules B contre le VIH-1 et le virus de la grippe. Malgré ces avancées récentes, de nombreuses problématiques très intéressantes restent à être explorées afin de mieux comprendre le rôle des cellules B et des anticorps qu’elles produisent dans la protection contre les agents infectieux chez l’homme. Notre groupe de recherche vise à étudier les bases moléculaires de la réponse humorale contre les virus tels que le VIH-1 et le virus du Chikungunya, et comment les anticorps anti-viraux peuvent participer au contrôle de l’infection chez l’homme ceci, en générant et caractérisant des anticorps spécifiques des protéines d’enveloppe des virus étudiés. Ces anticorps recombinants représentent de véritables “empreintes digitales” de chaque clone lymphocytaire B. Leur caractérisation au niveau moléculaire fournira des informations cruciales sur la réponse humorale contre les pathogènes que nous étudions. Les anticorps qui seront produits dans le contexte de ces recherches pourront présenter un intérêt thérapeutique direct, et leur caractérisation pourrait aussi conduire à découverte d’immunogènes candidats pour le développement de vaccins.