Notre unité de recherche étudie le métabolisme du peptidoglycane (PGN) ayant pour but de mieux comprendre comment les bactéries assemblent un PGN mature et essentiel conférant rigidité et forme à la bactérie malgré un processus dynamique accompagnant la croissance et la division cellulaire.
Nous utilisons Helicobacter pylori comme modèle bactérien alternatif puisque l’analyse de son génome montre qu’il y a un ensemble minimal de gènes impliqués dans l’assemblage du PGN suggérant que H. pylori pourrait un modèle d’étude plus simple. Nous résultats récents sur les hydrolases du PGN chez H. pylori semblent confirmer cette hypothèse. L’objectif à long terme est de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques en ciblant le métabolisme de PGN mais aussi de mieux comprendre les mécanismes de résistance aux antibiotiques existants et les coûts biologiques associés. L’étude du coût biologique de la résistance aux antibiotiques est complémentaire au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques permettant une meilleure gestion des antibiotiques existants.
L’étude du rôle du PGN dans les relations hôte-pathogène est un deuxième volet de la recherche mené dans notre groupe. Le but est d’étudier les mécanismes d’évasion/modulation à la réponse de l’hôte grâce à des modifications du PGN, sachant que le PGN est une molécule reconnue par le système immunitaire inné, Nous utilisons différents models bactériens incluant H. pylori, Neisseria meningitidis, Leptospira interrogans entre autres. Par exemple, H. pylori a acquis au cours de son évolution un système de sécrétion type IV qui injecte de fragments du PGN dans les cellules hôte permettant la détection de H. pylori par l’hôte. Ainsi, nous étudions les différentes stratégies mises en place par les bactéries pour exploiter l’activité biologique de leur PGN chez l’hôte. Nous nous intéressons aussi à la dynamique de la détection du PGN par l’hôte lors de l’infection : quels sont les fragments de PGN présentés par différents pathogènes, comment le hôte les détecte, répond et éventuellement les détoxifie. L’objectif est de mieux comprendre la contribution du PGN dans la pathogenèse, ce qui pourrait différencier un pathogène d’une bactérie commensale, dans l’homéostasie du tractus gastro-instestinal et dans le déclenchement de différentes maladies inflammatoires chroniques (cancer gastrique ou maladie de Crohn). Finalement, nous étudions les effets bénéfiques de bactéries commensales et/ou probiotiques sur la physiologie de l’hôte notamment lors d’une dysbiose comme le cancer et son traitement associé.