Les modifications de la chromatine, au niveau de l’ADN ou des histones, jouent un rôle fondamental dans la régulation de l’expression des gènes chez les eucaryotes, en contrôlant l’accès de la machinerie transcriptionnelle aux séquences promotrices. Des études récentes ont mis en évidence que modifier la chromatine est l’un des moyens par lesquels les bactéries pathogènes interfèrent avec le programme transcriptionnel des cellules hôtes. Cependant, les mécanismes moléculaires sous-jacents sont très peu caractérisés, et les rôles de ces modifications pour l’hôte ou pour la bactérie restent méconnus.
Notre équipe étudie cette facette des interactions hôtes-bactéries en utilisant 2 modèles bactériens, Listeria monocytogenes et Streptococcus pneumoniae, un pathogène et un colonisateur naturel respectivement. Le but étant de déterminer le rôle des modifications de la chromatine induite lors d’interactions hôte bactéries et leurs conséquences à long terme.
Nous travaillons à l’interface entre la microbiologie, l’épigénomique et l’immunité innée. Cette approche pluridisciplinaire permettra la découverte de stratégies utilisées par les bactéries afin de reprogrammer la transcription de l’hôte pendant la colonisation et l’infection, et apportera une nouvelle compréhension des mécanismes cellulaires fondamentaux comme la tolérance et la mémoire de l’immunité innée. Par ailleurs, la connaissance des régulations épigénomique induites par les bactéries sur les réponses immunitaires pourrait aboutir au développement de nouveaux traitements antimicrobiens.