De 2001 à 2005, j’ai effectué mon doctorat à Montpellier à l’Institut de Génomique Fonctionnelle. J’ai travaillé sur la mouche, Drosophila melanogaster, et j’ai caractérisé un nouveau type de récepteurs couplés aux protéines G, présent uniquement chez les insectes. J’ai pu à la fois identifier le ligand et la fonction de ce récepteur orphelin que nous avions nommé “mange tout”.
En octobre 2005, j’ai rejoint l’Institut Pasteur pour ma première formation postdoctorale afin de travailler sur un autre insecte diptère, l’espèce de moustique Anopheles gambiae. Cette espèce de moustique est le principal vecteur du parasite du paludisme, Plasmodium falciparum, que l’on trouve principalement en Afrique. Le paludisme est responsable de la mort de plus de 600 000 personnes chaque année. De 2005 à 2008, j’ai mis en place un système de culture automatisé pour produire des gamétocytes de P. falciparum, et initié des études de génomique fonctionnelle pour identifier les gènes des moustiques contrôlant le développement de P. falciparum au cours de son cycle sporogonique. En 2009, j’ai commencé un deuxième postdoc dans l’unité du Dr Kenneth D. Vernick pour travailler sur l’immunité des Anophèles. En 2011, j’ai obtenu un poste de chercheur permanent à l’Institut Pasteur, et j’ai développé différents projets liés à l’exposition et à l’immunité des moustiques à diverses microbes pour mimer leur écologie. Notamment, je me suis intéressé à l’influence de cette exposition microbienne sur la compétence vectorielle des anophèles vis-à-vis de Plasmodium. Chez les insectes, cette influence croisée de l’exposition microbienne sur des infections ultérieures est connue sous le nom d’ « amorçage immunitaire ». Pour l’exposition microbienne, nous avons utilisé des champignons entomopathogènes (qui tuent les insectes) et des parasites Trypanosoma, tous deux présents dans les zones où le paludisme est endémique.
En février 2024, j’ai rejoint l’équipe d’Anna-Bella Failloux en tant que Chef de groupe. Je poursuivrai mes projets liés à l’amorçage immunitaire des moustiques chez les anophèles, mais j’ouvrirai également mon champ de recherches aux moustiques Aedes, qui sont vecteurs d’arbovirus, mais ne transmettent pas les parasites humains responsable du paludisme. Les déterminants génétiques et génomiques ainsi que les mécanismes de la spécificité vectorielle sont mal compris. Identifier les facteurs moléculaires ainsi que les mécanismes sous-jacents à l’immunité des moustiques et à leur spécificité vectorielle pourrait permettre de développer de nouvelles stratégies pour contrôler la transmission microbienne médiée par des espèces distinctes de moustiques vecteurs.