Suite à la mise en place depuis 1982 par la Direction Générale de la Santé (DGS) d’une surveillance nationale de la listériose, le Centre National de Référence des Listeria (CNRL), est hébergé depuis juillet 1993, au sein de l’Institut Pasteur.
Depuis 2008, il est hébergé par l’Unité de Biologie des Infections, rattachée au département « Infection et Epidémiologie » de l’Institut Pasteur (IP) et au Laboratoire de Référence et d‘Expertise Multisite (LREMS) accrédité par le COFRAC (portée d’accréditation N° 8-2588 ; disponible à l’adresse www.cofrac.fr).
Le CNRL participe à la surveillance de la listériose humaine en France, par la caractérisation des souches isolées de patients, par la notification systématique à Santé Publique France (SPF) des cas signalés au CNR. Le CNR a un rôle d’alerte auprès des autorités sanitaires, un rôle d’expertise et un rôle de surveillance des tendances à long terme de l’évolution de cette maladie. Le CNRL caractérise également les souches alimentaires et environnementales d’alertes produits (Dépassements des critères microbiologiques réglementaires pour L. monocytogenes) afin d’identifier les sources éventuelles de cas humains sporadiques ou groupés.
Dans le cadre des missions définies par l’arrêté du 16 juin 2016 (fixant le cahier des charges général des CNR) et par le décret n°2016-806 du 16 juin 2016, le CNR des Listeria est désigné par le Ministère en charge de la santé et plus particulièrement par la Direction Générale de la Santé (DGS) sur recommandation de Santé Publique France (SPF) pour assurer la surveillance microbiologique des infections à Listeria.
Les missions spécifiques du CNR, telles que définies au cahier des charges de l’appel à candidature (SPF – 2016-2021) sont :
Apporter une expertise microbiologique
- en disposant d’une expertise des méthodes diagnostiques utilisées en santé humaine comme la sérologie ou les méthodes moléculaires de diagnostic rapide, et en contribuant au développement et à la validation de nouvelles méthodes diagnostiques utilisées en santé humaine;
- en contribuant au développement des méthodes de typage;
- en typant en routine par une méthode discriminante fondée sur le typage moléculaire ou génomique, les souches isolées de prélèvements humains qui lui sont adressées avec une nomenclature des souches basée sur cette méthode;
- en typant en routine par une méthode discriminante fondée sur le typage moléculaire ou génomique les souches isolées de prélèvements non humains isolées lors d’investigations réalisées autour de cas de listériose humaine;
- en étudiant la sensibilité aux antibiotiques des souches isolées chez l’homme, et en surveillant l’apparition de souches de sensibilité diminuée aux antibiotiques. En contribuant à l’étude des nouveaux mécanismes de résistance en collaboration avec le CNR Résistance aux antibiotiques;
- en collaborant avec les laboratoires travaillant en santé animale et sur les aliments (échange d’informations, de souches, etc.), et notamment le LNR et LRUE (Anses).
Conseil
- aux professionnels de santé ;
- auprès de l’Agence nationale de santé publique, des autres agences de sécurité sanitaire, de la Haute autorité de santé (HAS) et du ministère chargé de la santé :
- participation à l’élaboration de mesures de prévention et de contrôle des maladies infectieuses ;
- réponse aux demandes d’expertise ou à des enquêtes.
Contribuer à la surveillance épidémiologique en lien avec avec l’agence nationale de santé publique (SPF)
- par la recherche de l’exhaustivité des souches humaines en vue notamment de détecter les cas groupés,
- en contribuant à l’investigation des cas groupés,
- en contribuant aux systèmes de surveillance internationaux et en particulier européens notamment dans le cadre de l’application de la directive zoonoses 2003/99/CE.
Contribuer à l’alerte en signalant à Santé Publique France (SPF) tout événement inhabituel
- par la recherche de l’exhaustivité des souches humaines en vue notamment de détecter les cas groupés ;
- en contribuant à l’investigation des cas groupés ;
- en contribuant aux systèmes de surveillance internationaux et en particulier européens notamment dans le cadre de l’application de la directive zoonoses 2003/99/CE.
Contribuer à la cellule Listeria
- Appui technique auprès de la cellule interministérielle Listeria constituée du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, du Ministère de la Santé, du Ministère de l’Economie, de SPF et de l’ANSES.
IMPACT POUR LA SANTÉ PUBLIQUE
La surveillance microbiologique de la listériose en France se fonde sur l’envoi volontaire et centralisé au CNRL de souches isolées de patients par les laboratoires médicaux, et sur celui de souches non humaines par les laboratoires d’hygiène et de contrôle des aliments.
L’échange d’informations avec nos correspondants est un élément qui a également pour objectif de favoriser la participation des laboratoires, pivot de la surveillance et de son exhaustivité.
L’envoi volontaire des souches au CNRL par son réseau de laboratoires correspondants permet :
- la confirmation du cas de listériose et son enregistrement au niveau de SPF ;
- la détection précoce de cas groupés, voire d’épidémie ;
- l’identification rapide d’une source de contamination permettant la protection des populations ;
- le suivi de la résistance aux antibiotiques des souches réceptionnées.
Aux données du CNR s’ajoutent depuis 1998 celles de la déclaration obligatoire (DO).
Chaque année, le CNRL réalise un rapport d’activité résumant son activité.
De même, les données recueillies par le CNR en matière de surveillance sont régulièrement publiées dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de SPF ou d’autres journaux:
- Goulet, V., Leclercq, A., Laurent E., King, L.A., Chenal-Francisque, V., Vaillant, V., Letort, M.J., Lecuit, M., et H. de Valk. 2012. Surveillance de la listériose humaine en France, 1999-2011. BEH Hors Série. 9 mai 2012: 38-40.
- Roussel S., Leclercq, A., Santolini, A., Agbessi, A., Chenal-Francisque, V., Lailler, R., Lecuit, M., Pihier, N., Brisabois, A. 2012. Surveillance des Listeria monocytogenes dans les aliments. BEH Hors Série. 9 mai 2012: 41-45.
- Tourdjman, M., Laurent, E., et A. Leclercq. 2014. Listériose humaine: une zoonose d’origine alimentaire. Revue Francophone des Laboratoires. 464:37-44.