Henri Buc, ingénieur ESPCI, entra au CNRS en 1957. Il soutint sa thèse en 1965 sur une étude théorique et expérimentale portant sur la statistique de chaînes polymériques en solution aqueuse. Sur le conseil de Jacques Monod, il effectua sa reconversion en Biologie Moléculaire chez le Professeur Paul Doty à l’université de Harvard, ou il étudia le mécanisme de la transformation bactérienne. Depuis lors il fit toute sa carrière scientifique à l’institut Pasteur, d’abord dans le service de Jacques Monod, où il étudia le mécanisme des transitions conformationnelles chez diverses protéines allostériques. Il poursuivit ces recherches dans sa propre unité, puis devint un expert des mécanismes de transcription chez les procaryotes et de leur contrôle par diverses protéines régulatrices. Il appliqua à ce domaine les méthodes de cinétique rapide qu’il avait développées antérieurement chez le Professeur Eigen, en s’attachant en particulier à tenir compte de la structure réelle des complexes nucléoprotéiques du chromosome bactérien, in situ. Dans le même esprit, il caractérisa avec son équipe diverses étapes de la transcription réverse chez HIV1, susceptibles de devenir la cible d’agents antiviraux performants.
Ces travaux lui valurent d’être nommé professeur de classe exceptionnelle au CNRS et à l’Institut Pasteur. Il reçut le Prix A. Lacassagne de l’Académie des Sciences en 1973, le Prix Thérèse Lebrasseur de la Fondation de France en 1988 et la médaille Louis Rapkine en 1992.
Depuis sa retraite, en octobre 2000, Henri Buc a édité et écrit plusieurs chapitres du livre “RNA polymerases as Molecular Motors “(1). Il a participé aux études sur la localisation tridimensionnelle et sur la dynamique des chromosomes de la levure, en collaboration avec le groupe Imagerie et Modélisation de l’Institut Pasteur (2,3). Il collabore aux travaux menés sur le contrôle exercé par les domaines PDZ sur les activités catalytiques portés par un autre domaine de la même protéine. Ce contrôle apparait décisif dans le devenir d’organismes infectés par diverses souches du virus de la rage. (Collaboration avec les unités de Neuro-Immunologie Virale et de Résonance Magnétique Nucléaire de l’Institut, références 4, 5, et 6)
Par ailleurs, Henri Buc a exercé de nombreuses responsabilités pour promouvoir les interfaces entre Biologie, Chimie et Physique tant au CNRS qu’à l’Institut Pasteur. Il a été président du comité scientifique du Laboratoire Européen de Biologie Moléculaire de 1980 à 1984 et membre du Conseil d’administration de l’Institut Pasteur de 1997 à 2003. Depuis sa mise à la retraite, il se consacre essentiellement à l’histoire de la Biologie Moléculaire, notamment à l’Institut Pasteur (7, 8,9), et à la mise en valeur des Archives Scientifiques détenues par notre Institut.