Link to HAL – pasteur-04656608
Link to DOI – 10.1016/j.banm.2021.05.026
Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, 2022, 206 (3), pp.286-291. ⟨10.1016/j.banm.2021.05.026⟩
Les troubles bipolaires sont caractérisés par une alternance de phases dépressives et d’exaltations. Il s’agit d’une pathologie fréquente, survenant chez l’adulte jeune, qui peut avoir un l’impact considérable sur le fonctionnement des patients du fait de la fréquence et de la sévérité des épisodes, des comorbidités psychiatriques et somatiques, des symptômes résiduels ou encore de l’altération des fonctions cognitives. Le risque majeur est le suicide. Son traitement repose sur la prescription de régulateurs de l’humeur et des prises en charge psychothérapeutiques. La pathophysiologie implique des interactions gènes-environnement et au niveau cérébral est sous-tendue par des anomalies du système cortico-limbique. À l’heure actuelle, les modèles animaux qui permettraient de mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires sont imparfaits car ils n’explorent qu’une partie limitée des dimensions qui constituent les troubles. L’évaluation de l’humeur du fait de son caractère subjectif est le propre de l’Homme et n’est donc pas accessible à l’expérimentation animale. Nous souhaitons montrer l’intérêt d’étudier à la fois chez l’homme et chez l’animal les biais émotionnels, en évaluant les biais d’attribution de valence en réponse à des stimuli hédoniques, qui sont quantifiables chez l’animal par les comportements d’approche et d’évitement. Nous proposons ainsi un nouveau modèle des troubles bipolaires basé non plus sur l’humeur mais sur l’étude des réponses émotionnelles tenant compte de leur intensité et valence.
Bipolar disorders are characterized by alternating depressive and exaltation phases. It is a common disorder, occurring in young adults, which can have a considerable impact on the patients’ functioning due to the frequency and severity of the episodes, but also to psychiatric and somatic comorbidities, residual symptoms or altered cognitive functions. The major risk is suicide. Its treatment is based on the prescription of mood stabilizers and psychotherapeutic interventions. The pathophysiology relies on gene-environment interactions and at brain level is underpinned by abnormalities in the cortico-limbic system. Animal models that would allow a better understanding of cellular and molecular mechanisms are imperfect because they only explore a limited part of the dimensions that constitute the disorder. The evaluation of mood, because of its subjective character, is unique to humans and is therefore not accessible to animal experimentation. In a recent review, we have shown the interest of studying emotional biases in both humans and animals, quantifying the biases in attributing valence in response to emotional stimuli, for instance with approach and avoidance behaviours. We propose a new model of bipolar disorders no longer based on mood but on the study of emotional responses integrating their intensity and valence.