Comment les champignons sont-ils dangereux pour la santé humaine et comment améliorer le diagnostic et le pronostic des infections fongiques invasives ? Notre approche multidisciplinaire consiste à explorer la physiopathologie de ces infections à l’aide de modèles expérimentaux, mais aussi par des projets de recherche translationnelle, et à développer des outils de diagnostic et de caractérisation des champignons en cause. La diversité des isolats cliniques et les données collectées dans le cadre des missions du Centre National de Référence des Mycoses Invasives et Antifongiques permettent de valider la pertinence clinique de nos résultats expérimentaux.
Les cadres de l’unité viennent d’horizon variés associant souvent un bagage médical (médecin, pharmacien) à un parcours scientifique (thèse d’université), et plusieurs d’entre nous exercent en parallèle une fonction hospitalière (service clinique ou laboratoire de parasitologie-mycologie). Nous sommes également très impliqués dans la formation en mycologie à travers le cours de mycologie médicale de l’Institut Pasteur.
La cryptococcose et Cryptococcus neoformans sont une des thématiques de recherche de l’unité. Cryptococcus neoformans est une levure présente dans l’environnement. La cryptococcose est une infection opportuniste grave qui survient chez les patients atteints de déficit immunitaire cellulaire comme au cours du SIDA, des transplantations d’organe solide, des leucémies lymphoïdes chroniques ou des traitements corticoïdes prolongés. La physiopathologie de l’infection est incomplètement élucidée. Après inhalation tôt dans l’enfance, la levure resterait dormante pendant de longues années jusqu’à ce qu’un déficit immunitaire permette la réactivation et la dissémination dans l’hôte. Au laboratoire, nous nous intéressons à l’hôte (études épidémiologiques et cliniques, étude de la réponse immunitaire, recherche de biomarqueurs, développement de modèles animaux et de modèles cellulaires), au champignon (étude de la diversité des souches, des mécanismes d’adaptation à l’hôte, de la dormance), et bien entendu aux relations hôte-pathogène.
Nous nous intéressons aussi à Aspergillus fumigatus, un champignon de l’environnement qui provoque des infections sévères chez les patients immunodéprimés, en particulier neutropéniques. Nous cherchons à comprendre les mécanismes impliqués dans l’interaction de l’hôte et des conidies avec un intérêt particulier pour les composants de la réponse humorale présents au niveau de l’alvéole pulmonaire et leur interaction avec la paroi du champignon.
Enfin, nous utilisons les souches collectées au CNR pour analyser la taxonomie et la phylogénie de groupes spécifiques de champignons pathogènes, et pour développer de nouveaux outils de diagnostic et de typage par des approches moléculaires (microsatellites, MLST, RT-PCR, NGS, whole genome sequencing).
Tous ces projets sont possibles grâce aux expertises présentes dans le laboratoire et sur le campus.
L’unité est associée au CNRS (UMR2000).