Présentation
Présentation du projet
Pour parvenir à l’élimination mondiale du virus de l’hépatite B (VHB), il est impératif d’éliminer la transmission mère-enfant (TME) en assurant une bonne couverture vaccinale de la dose à la naissance (DN) contre le VHB et en élargissant l’adoption de la prophylaxie antivirale péripartum (PAP) par ténofovir. Les directives internationales actuelles exigent que les femmes enceintes positives pour l’antigène de surface de l’hépatite B (AgHBs) fassent un test de quantification de la charge virale (CV) pour identifier celles à haut risque (≥200 000 UI/mL) qui sont éligibles pour PAP. Cependant, le test de CV reste inaccessible dans de nombreux contextes décentralisés à ressources limitées. Par conséquent, l’OMS a récemment émis une recommandation conditionnelle pour l’administration du ténofovir à toutes les femmes AgHBs positives qui n’ont pas accès à la CV ou le test de l’antigène e de l’hépatite B (AgHBe). Bien que cette stratégie universelle puisse sembler prometteuse pour simplifier le processus de prévention, elle pourrait entraîner un surtraitement de la majorité des femmes enceintes AgHBs positives (85% en Afrique et 70% en Asie), pour lesquelles la DN est probablement suffisante. De plus, l’applicabilité réelle de cette stratégie dans de tels contextes n’a jamais été testée.
En tant qu’alternative innovante, nous proposons l’adoption d’un test rapide appelé « HBV core-related antigen (HBcrAg-RDT) » pour identifier les femmes éligibles à la PAP. Ce test ne nécessite qu’une goutte de sang capillaire, éliminant ainsi le besoin en électricité ou la centrifugation, et peut fournir un résultat en 45 minutes. Comparée à la stratégie universelle, la stratégie HBcrAg-RDT devrait être moins coûteuse et éviter une exposition inutile au ténofovir pour les femmes et leurs fœtus.
Notre objectif est d’établir la non-infériorité de la stratégie HBcrAg-RDT, par rapport à la stratégie universelle, en termes d’efficacité, définie comme la réduction des niveaux maternels de la CV au moment de l’accouchement, principal déterminant de la TME. Nous aborderons cette question avec un essai de non-infériorité randomisé en grappes à deux bras, et une approche multidisciplinaire intégrant l’économie de la santé, la science de l’implémentation et l’analyse de politiques de santé.
Ce projet est coordonné par Yusuke SHIMAKAWA (Institut Pasteur, France) aux cotés de Didier EKOUEVI (Université de Lomé, Togo) et Olivier SEGERAL (Hôpital Universitaire de Genève, Suisse).
Financements
- ANRS / MIE
- AMED
Partenaires du projet
- Geneva University Hospital
- Université d’Aix-Marseille
- Observatoire Regional de la Santé – PACA
- University of Lomé, Togo
- Centre Médical des Capucines, Cameroun
- PAC-CI, Côte d’Ivoire
- Hai Phong University of Medicine and Pharmacy, Vietnam
- Institut Pasteur du Cambodge, Cambodge
- Japan Institute of Health Security, Japan